L’idée m’est venue pendant les fêtes de Noël l’année dernière, lorsque j’avais demandé d’offrir et de recevoir un cadeau immatériel. Ca a été un peu plus compliqué que prévu mais la famille avait joué le jeu. Cette année, j’aimerai parler d’offrir et recevoir un cadeau d’occasion.

Comment cela peut être percue par la famille de demander des cadeaux de seconde main ou d’offrir des cadeaux d’occasion? Le cap est-il facile à franchir? et quid de l’opinion publique alias la famille et les amis?

Premier gros cliché: Les cadeaux d’occasion ne sont-ils que faits par des radins ?

L’idée selon laquelle offrir un objet d’occasion est signe de radinerie est assez répandue. Parce que pour beaucoup de gens, la valeur du cadeau se mesure à la somme d’argent qu’on met dedans. En conclusion, plus le cadeau est cher, plus vous aimez la personne, ou du moins plus vous montrez que vous aimez la personne.

Mais au fond, la valeur d’un objet, c’est quoi ? Est-ce que c’est son prix ? Le temps que nous avons passé à dénicher l’objet? On dit toujours « c’est l’intention qui compte », mais le pense-t-on vraiment?

Ici, dans le pays dans lequel je suis née (la France) et celui dans lequel je vis (la Suisse), on a tendance à vouloir faire des cadeaux de valeur équivalente. Si vous offrez un truc qui vaut moins, alors il y a de fortes chances que vous soyez une pince, un crabe, ou que vous ayez un oursin dans les poches (selon la région, l’expression change!)

Deuxième point : l’acceptation très variable du seconde main quand il s’agit d’un cadeau 

Par définition, un objet d’occasion a déjà appartenu à quelqu’un d’autre, et l’a même déjà utilisé. Et ça, il y a des gens que ça dérange, cet objet est-il sale?

J’entends souvent : « Je serai ravie d’en recevoir un, mais je ne suis pas prête à en offrir un  »

C’est vrai que c’est difficile de sauter le pas. Les témoignages sont fréquents: « Je n’ai pas encore réussi à passer le cap de la pression sociale. Les seuls cadeaux que j’ai déjà offerts d’occasion, ce sont des livres, mais en très bon état, donc ça ne se voyait pas. Par contre je serai heureuse de recevoir un cadeau d’occasion personnalisé, plutôt qu’un énième kit à muffins ! »

Troisième question : qu’est ce qu’un cadeau responsable?

Cette pyramide permet de comprendre, ou de tenter de comprendre, un cadeau responsable, sain, qu’est ce que c’est?


Dans l’idéal: ouvrir la discussion

Du coup, le plus simple c’est encore d’offrir un cadeau d’occasion à quelqu’un qui est sensibilisé : Le cadeau a encore plus de sens : vous offrez le geste, la démarche, en plus de l’objet.

Mais quand le destinataire du cadeau n’est pas vraiment ouvert sur le sujet de l’éthique, de l’environnement, cela peut sembler un peu compliqué, avec des « de toute facon, y a rien a faire, c’est la faute du gouvernement, ils ne font rien pour qu ‘on consomme moins! »….

Comme toujours, l’évolution des mentalités ne vient pas de la confrontation, mais de la réflexion personnelle.

Je me réfere à l’histoire du colibri , une légende amérindienne, racontée par Pierre Rabhi, son fondateur ;

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! «  Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

En fait, chacun peut semer une graine un peu partout

Chez moi, je tente la discussion sur le sujet: «vaut-il mieux une bonne occasion, de qualité, que du neuf à bas prix»

Et les critiques, dans tout ca?

Quand elles émanent des proches, les critiques peuvent vite être blessantes. “J’ai été confrontée à certaines personnes me disant que j’étais radine, que c’était une démarche inutile vu l’ampleur du désastre, et certains se sont même moqués de mes emballages personnalisés et réutilisables”, a déclaré Anna au journal Huffingtonpost. Dans ce cas-là, il faut se concentrer sur l’essentiel: les personnes ouvertes qui félicitent et s’inspirent de ce mode de vie. 

Commencons petit à petit

En demandant sur Facebook, je vous partage une initiative d’une personne « Concernant les cadeaux de naissance, en général je demande à la future maman si elle préfère un vêtement neuf (environ-40-50 chf) ou si elle préfère une vingtaine de vêtements (voire une trentaine) d’occasion pour une valeur identique »

Et une autre partageant ses idées:  » J’organise souvent des fêtes chez moi, dont le « petit Noël » ou « les rois » avec le principe de l’ami invisible (cadeaux tirés au sort). La règle du jeu (outre le fait que je pratique l’auberge espagnole) , les cadeaux sont obligatoirement de la récupération, et au pire, en cas de panne totale d’inspiration, leur prix ne doit pas dépasser 10CHF et etre éthiques (pas de made in China). Et bien mes amis adorent et le principe commence à être généralisé dans mon entourage! « 

Conclusion, à Noël, et durant toutes les occasion de l’année, offrir des cadeaux de seconde main est l’une des solutions les plus responsables. Mais le cap reste difficile à passer. Au final, vous feriez quoi?

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